Rouler en peloton (1/2)

Publié le par Velo Presqu'île de Crozon



La régularité
: règle maîtresse

Maintenez constante la distance entre vous et le cycliste qui vous précède.
Si vous laissez celui qui vous précède prendre de l’avance, il vous faudra ensuite accélérer pour le rejoindre. Ceux qui sont derrière vous devront aussi accélérer pour réussir à vous suivre. Évitez le plus possible d’utiliser les freins. En cas d’urgence, il est préférable de briser la file et de se placer à côté de la personne qui nous précède.

Ayez un coup de pédale régulier. N’arrêtez pas inutilement de pédaler.
Cesser de pédaler est pour celui qui vous suit le premier signe d’un éventuel ralentissement. Vous lui imposez ainsi un "garde à vous" inutile qui peut même devenir stressant à haute vitesse. Si vous vous arrêtez souvent de pédaler vous lui enlevez alors un indicateur important.

Maintenez votre vélo sur une ligne droite, la plus régulière possible.
Un bon rouleur se reconnaît à la régularité de sa ligne de roulement. Il est beaucoup plus agréable de suivre un cycliste qui respecte cette règle. Elle n’est évidemment pas facile à respecter avec le nombre astronomique de trous que l’on rencontre. Attention toutefois, sachez qu’il est plus sécuritaire, lorsqu’on roule en peloton, de passer dans les petits trous que de systématiquement essayer de les éviter. Autrement dit, en peloton il faut être moins tatillon sur les trous que lorsqu’on roule seul. Par vent de travers avec bourrasques, il est pratiquement impossible de maintenir une ligne droite. Essayez tout de même de faire de votre mieux.

Restez sur la ligne de roulement du cycliste qui vous précède. Le cycliste qui vous précède vous cache une partie de la chaussée. Vous aurez peut-être le réflexe de zigzaguer de part et d’autre afin de continuellement vérifier l’état de la chaussée qui se présente à vous. Cette façon de faire est épuisante pour vous et stressante pour celui qui vous suit. Vous risquez, en plus, d’avoir une très mauvaise surprise en passant dans un trou qui a été frôlé par celui qui vous précède. Dites-vous que si celui qui vous précède passe, il n’y a pas de raison pour que vous ne passiez pas vous aussi.

La conduite du vélo
Ne regardez pas directement la roue du cycliste qui vous précède. Lorsqu’on dactylographie un texte on ne doit pas regarder le clavier. De la même façon, en vélo, on n’a pas à regarder directement la roue du cycliste qui nous précède. On sait à quelle distance on est de sa roue, mais c’est notre vision périphérique qui nous transmet cette information.

La distance entre votre roue et celle du cycliste qui vous précède doit être d’au moins 10 à 15 centimètres et d’au plus une longueur et demie de roue (± 1 m).
Les deux ou trois centimètres vous donnent tout juste le temps de réagir si une variation de vitesse survient. Se maintenir aussi près de l’autre demande beaucoup de concentration et ne peut être pratiqué que par ceux qui ont de bons réflexes et des années d’expérience. À plus d’un mètre et quart de distance, le phénomène d'aspiration est diminué de beaucoup; à une longueur de vélo, il n’y a pratiquement plus d'aspiration.

Tous les cyclistes d’un groupe doivent indiquer de la main toutes les manœuvres de virage ou d’arrêt. Habituellement, c’est le cycliste en tête qui indique en premier un virage ou un arrêt. Pour éviter toute confusion, il est souhaitable que tous les cyclistes du groupe indiquent également de la main, la manœuvre à venir. Il est en effet rassurant de savoir que tous les cyclistes du groupe savent qu’il va falloir tourner ou s’arrêter.

Il est préférable de se tenir à environ 50 à 75 cm du bord de la route. Si vous roulez trop près de la bordure de la route, vous vous enlevez une marge de manœuvre transversale qui peut, devant un imprévu quelconque, être essentielle. De plus, si vous ne prenez pas assez de place sur la chaussée, les automobilistes auront le réflexe (surtout durant la rencontre de deux autos) de vous tasser sur la bordure. Finalement, avec ce jeu du côté droit de la file, vous pourrez, surtout s’il y a du trafic, faire vos relais à droite.

Ne dépassez pas vos limites. Le peloton roule de plus en plus vite. Au début, cette augmentation graduelle de la vitesse est stimulante. On pousse un peu plus fort sur les pédales. On tient bien la roue de celui qui nous précède. La concentration est maximale. Le cœur bat de plus en plus vite. On sent qu’on pousse ses propres limites. On retire un plaisir qui ne peut pas se décrire facilement (certains prétendent que c’est chimique). Le groupe insiste. Les plus forts vont peut-être même lancer un sprint. Le cœur bat vite, trop vite. Il faut coller au maximum la roue de celui qui nous précède si on veut suivre…

Il y a une limite qu’il ne faut pas dépasser, une limite au-delà de laquelle vous roulez à tombeau ouvert. Sachez reconnaître ce point critique et si vous l’atteignez, n’hésitez pas à décrocher. Votre potentiel de risque est peut-être plus élevé durant ces quelques minutes que durant tout le reste de l’été. Roulez vite en paquet et profiter de l'aspiration demande une grande concentration et il est difficile, voire impossible, de la maintenir lorsqu’on a dépassé ses limites. Tout le monde a des limites, c’est juste qu’elles ne sont pas à la même vitesse pour tout le monde.

En effort, ne vous laissez pas distraire et ne distrayez pas les autres cyclistes. Pour maintenir votre vitesse de pointe lorsque vous roulez seul, vous devez déployer tout ce que vous avez comme force musculaire. En peloton, vous devrez en plus utiliser toute votre concentration. Plus vous roulez vite plus l'aspiration est importante et plus vous devrez vous concentrer sur votre pilotage. Évitez alors tout ce qui peut vous distraire : "regarder" sur son compteur, vérifier la position de la chaîne sur les pignons, discuter avec un autre, chercher de la main sa bouteille d’eau, fouiller dans sa poche pour trouver une barre énergétique, observer la beauté d’un corps de l’autre sexe (ou du sien, c’est selon), etc. 

Les relais
Lorsque vous prenez le relais ce n’est pas à vous d’accélérer, mais c’est à celui qui vous précède de ralentir.
Lorsque vous prenez le relais, c’est-à-dire lorsque celui qui est devant vous se tasse pour vous laisser prendre la tête du peloton, il y a de grosses chances, surtout si vous n’avez pas beaucoup d’expérience, que vous soyez porté à accélérer de quelques km/h. Une file de cyclistes se comportant comme un ressort ou un accordéon, le dernier à la queue aura à produire une accélération plusieurs fois plus grande que la vôtre. Vous risquez alors de produire un largage involontaire. Pour éviter d’avoir ce comportement vous pouvez, lorsque vous êtes en deuxième place dans la file, vérifier sur votre compteur la vitesse à laquelle vous roulez.

Lorsque vous passez le relais :
     * Jetez d’abord un coup d’œil en arrière.
     * Indiquez clairement votre intention de passer le relais à celui qui vous suit.
     * Écartez-vous très doucement de votre ligne de roulement.
     * Déplacez-vous de votre ligne, que d’environ un guidon et demi.
     * Rétrogradez le peloton en frôlant les équipiers.

Avant de faire un relais, il est prudent de jeter un coup d’œil en arrière du côté où vous avez l’intention de vous déplacer. Vous pouvez ensuite dire "relais" à celui qui vous suit (ou l’annoncer d’un geste clair de la main) et finalement ralentir légèrement tout en vous tassant sur le côté.
Il ne faut pas quitter brusquement sa ligne de roulement. Certains utilisent cette façon de faire afin d’indiquer clairement qu’ils laissent la tête du peloton. Vous risquez de surprendre les troisième et quatrième cyclistes de la file qui ne vous avaient pas initialement dans leur champ de vision. En vous voyant vous déplacer de façon brusque, ces cyclistes peuvent avoir l’impression qu’un obstacle majeur se trouve devant eux, ce qui peut provoquer un ralentissement soudain de tout le peloton.

Pendant que vous descendez vers l’arrière du peloton, vous devez rester relativement serré sur lui.

Si vous ne voulez pas faire les relais : si vous trouvez que le groupe roule trop vite pour vous, il est préférable de continuer à faire la rotation et de faire un relais très court (quelques secondes) plutôt que de demeurer en fin de peloton. Évitez de vous rendre jusqu’en deuxième position de la file et de refuser de faire le relais en demandant à celui qui vous suit de le prendre à votre place. Cette façon de faire crée une confusion dans le groupe et brise inévitablement le rythme.

... à suivre ...

 

Publié dans Technique du cycliste

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