ROULER LES MAINS EN BAS
Rouler les mains en bas, ce n'est pas qu'une question d'esthétique, c'est aussi une arme pour être plus efficace à l'effort. Mais avant de vous en servir, soyez patient et persévérant, c'est une des clefs de votre réussite.
1. Plus efficace car plus aérodynamique
Un journaliste de Vélo Magazine est allé en soufflerie passer un test et il en est revenu avec une donnée intéressante. À la vitesse de 40 km/h, les mains aux cocottes, il développait quelque 360 watts contre 327 les mains en bas du cintre. Rouler les mains en bas permet donc d'obtenir une position plus aérodynamique. La tête et les épaules étant plus basses, cela diminue la superficie frontale face au vent. Au bout du compte, la dépense énergique est donc moindre que si l'on pédale les mains aux cocottes qui est la position la plus usitée car plus confortable. Donc, plus longtemps vous arriverez à tenir la position les mains en bas du cintre, et plus fort vous serez dans la dernière bosse de votre parcours.
Le conseil de Vélo Magazine
Adoptez la méthode Guimard pour vous rendre compte combien il est important de rouler les mains en bas. En voiture, à une vitesse de cinquante kilomètres heure, sortez votre main par la fenêtre. Vous réaliserez alors l'effet frein de celle-ci face au vent. Eh bien, imaginez que votre main, c'est votre tête sur le vélo. Une fois baissée, elle aura moins de résistance à l'air.
Les ajustements au niveau du matériel
Avec l'évolution du matériel ces quinze dernières années, les coureurs sont devenus de moins en moins souples. La mode d'un cintre avec une zone plate à la place de l'arrondi traditionnel a finalement obligé les coureurs à avoir le poignet semi cassé et donc les bras plus tendus au lieu d'être coudés comme il est requis pour obtenir la meilleure position. Le bassin, quant à lui, au lieu de se stabiliser s'avance quand le coureur veut tenir la position longtemps. Le déséquilibre devient alors général. Évitez d'avoir un trop gros écart entre le haut de la selle et votre potence. Pour avoir un vélo plus racé, les pros ont agrandi au maximum cet écart. Aujourd'hui, ils font machine arrière. C'est vous dire !
2. Comment tenir longtemps cette position ?
Rester les mains en bas demande un effort d'adaptation de notre corps du fait que notre tête doit rester dans l'alignement du dos. Pas facile de tenir cette position qui n'est pas naturelle. Comment y parvenir ? Préparez votre colonne vertébrale et vos muscles dorsaux : Avant d'être un bon cycliste, il faut être un athlète. Cette expression s'applique parfaitement à cette situation précise. Pour préparer votre corps, il est conseillé de pratiquer des
exercices d'assouplissement de la colonne vertébrale, mais aussi de gainage des muscles dorsaux. Le swissball est des plus pratique. Par contre, sur le vélo, évitez de tirer de gros braquets sans avoir fait le travail de base, car c'est le risque d'une blessure musculaire et dorsale. Habituez vos muscles du cou : De même que pour les avant-bras, il est compliqué de travailler spécifiquement ces muscles autrement que sur le vélo. Il faut donc s'obliger à le faire sur le vélo et de manière régulière. Ça fait partie de l'entraînement. Une adaptation progressive : La donne est simple. Avant de pouvoir tenir la position à forte intensité, il faut déjà être capable de la tenir à des intensités inférieures. Pour cela, pas le choix, il faut y aller progressivement. Notre conseil est de s'obliger, toutes les trente minutes, à mettre les mains en bas du cintre. Commencez par rester ainsi cinq minutes, puis, avec l'entraînement, vous pourrez arriver à quinze minutes. Si vous comptez juste, cela représente la moitié de votre séance