Circuit des Collines

Publié le par Vélo Sport de la Presqu'île de Crozon

DECROUVRIR L’ABER SUR L’ITINERAIRE DU CIRCUIT DES COLLINES
En PRESQU’ILE DE CROZON
(Point A et B)
 

Circuit des Collines

Au sud de la presqu’île de Crozon, le marais de l’Aber concentre une biodiversité importante. Radiographie d’un site aux rôles multiples.
Une séparation bien marquée
Propriété du conservatoire du littoral, le marais de l’Aber s’étend sur 87 ha, du ruisseau de l’Aber à la mer, entre Crozon et Telgruc-sur-Mer. Il est traversé par la route de l’Aber qui délimite deux parties bien distinctes. Un pont permet la circulation de l’eau entre les deux zones. L’amont est une roselière pratiquement inaccessible où les marées arrivent avec un fort décalage et l’eau est plus saumâtre. Côté mer, en aval, de nombreux promeneurs empruntent les cheminements au cœur des dunes.Une réserve de flore exceptionnelle
Gestionnaire du lieu depuis deux ans, le Parc naturel marin d’Iroise a commandé au conservatoire botanique national de Brest une cartographie de la végétation des lieux. L’inventaire de la flore du marais de l’Aber présente une diversité exceptionnelle dans un lieu aussi resserré, liée aux variations de salinité. Près de la moitié des plantes présentes dans le Finistère ont été repérées dans le marais. Avec des raretés comme la scutellaire à feuilletée ou le millepertuis des montagnes.
Un refuge pour les jeunes poissons
« Le marais a un vrai rôle de nurserie et de nourricerie, annonce Cécile Gicquel, en charge du patrimoine naturel au Parc naturel marin d’Iroise. On y trouve beaucoup de juvéniles de mulets, de dorades royales, de poissons plats (carrelets ou flets) et de toutes petites athérines qui font la joie des aigrettes garzettes. »
Tous les mois, les agents du Parc marin jettent leurs filets dans les parties amont et aval du marais afin de suivre l’évolution des populations piscicoles. Une pêche électrique a même été réalisée en amont sur le ruisseau de l’Aber. Elle a permis de déterminer que plusieurs espèces migratrices passent par là, comme la truite de mer, l’anguille, le flet ou le mulet
Un garde-manger pour les oiseaux
Un suivi audio des oiseaux du marais a permis de déterminer la présence de pas moins de 53 espèces différentes sur la zone. En écoutant les mâles chanteurs pendant la période de nidification, on a pu déterminer quelles espèces apprécient les eaux saumâtres du marais de l’Aber : des paludicoles comme la rousserolle effarvatte liés à la roselière, des espèces liées à la forêt, des limicoles comme les courlis ou les chevaliers gambettes du fait de la présence d’eau salée, mais aussi des canards et beaucoup de goélands.
Un comptage visuel des oiseaux est effectué tous les mois depuis le four à chaux, une position centrale et élevée dans le marais, comme le montre notre vidéo ci-dessous.
Un filtre pour les pollutions
Enfin, le marais de l’Aber comme toutes les zones humides est un immense entonnoir qui filtre les pollutions. Les déchets venus de la mer comme les particules émises depuis les sols.
1500 kg de macro-déchets ont été ramassés en mars 2017. Il a fallu, pour récolter ces huit mètres cubes de matières plastique (99 % du total), cinq jours de travail à sept personnes.
Dans le sens terre-mer, une étude de 2010-2011 a mis en évidence le rôle épurateur du marais : il fait baisser la concentration en nitrates de 70 % en période sèche. Mais seulement 14 % en période pluvieuse, quand les eaux stagnent moins longtemps sur les lieux.
Un espace à protéger
« Nous sommes dans une phase récolte de données avant de fixer le plan de gestion », explique Cécile Gicquel. Un plan qui devrait être prêt pour le printemps 2019. « L’idée n’est pas d’interdire la fréquentation du marais, rassure la chargée de mission. Il y a beaucoup de promeneurs avec des chiens sur les cheminements entre les dunes. Il faudra certainement qu’ils soient tenus en laisse pour moins effrayer les oiseaux. » Des actions de fauche et de débroussaillages devraient être aussi entreprises régulièrement dans la partie arrière du marais. Et un nettoyage régulier des macro-déchets, afin d’éviter l’accumulation de centaines de kilos de plastiques.


 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article